Fabienne Vial
Psychologue Clinicienne conventionnée à Marseille
Adultes uniquement sur RDV au 06 16 16 29 26

Email : psyparmail2@gmail.com
et sur Doctolib
 

Fabienne Vial, Psychologue clinicienne à Marseille

L'obsession du controle ou comment arriver à lacher prise?


 

Bien qu’il soit sain d’avoir un certain niveau de contrôle sur sa vie, par exemple pour garder de bonnes habitudes ou bien de gérer vos finances, un excès de contrôle s’avère rapidement nocif. Il devient alors plus difficile de se lancer dans de nouveaux projets, ou d’être créatif lorsque vous cherchez à tout contrôler, et cela sans compter l’effet du stress sur votre santé en général.

Si vous êtes trop exigeant(e) avec vous même ou les autres, apprendre à lâcher prise peut rendre votre vie plus agréable. Vous pouvez cesser d’essayer de tout contrôler en changeant de mentalité, en apprenant à vivre avec l’imperfection et en devenant plus ouvert(e) et flexible

Avant de parler de lâcher prise, il est nécessaire de parler de son contraire : l’attachement. Nous nous attachons souvent mentalement et émotionnellement aux choses dont nous pensons avoir besoin, ou que nous voulons.

Nous nous attachons ainsi aux gens, à des opinions, résultats, ou encore à des biens matériels. Pourquoi ? Parce que nous avons peur de les perdre et donc d’être malheureux, ou même de penser que sans eux nous ne survivrions pas.

Ici, lâcher prise signifie que vous choisissez de ne plus ruminer sur les choses qui échappent à votre contrôle, de ne plus s’y attacher, et de vous recentrer sur celles que vous pouvez contrôler en ce moment. Cela ne signifie pas que nous allons perdre tout ce que nous essayons tant bien que mal de contrôler.

Cela veut juste dire que nous avons suffisamment confiance en nous-même pour nous en passer. Vous avez un jour vécu sans toutes ces choses, toutes ces personnes, et cela ne vous a pas manqué. Vous êtes né(e) entier et complet, sans vous préoccuper des attentes du monde ni de vos responsabilités.

Aujourd’hui, il est temps de faire le tri dans ces attentes, ces responsabilités, et d’accepter nos limites et nous débarrasser de nos peurs. 

Le premier pas pour nous libérer de cette peur de perdre ces choses et ces personnes auxquelles nous tenons, c’est de nous détendre. Parce que bien souvent, nous oublions la personne la plus importante dans notre vie : nous-même. C’est pourquoi il est important que vous commenciez à repérer les domaines dans votre vie où vous pourriez être plus détendu(e).

Repensez aux moments où vous cherchez à contrôler ce qui se passe dans votre vie. Ces moments qui vous stressent ou vous rendent la vie plus difficile. Demandez-vous si vous pouvez réellement contrôler ces choses-là, ou bien si ce n’est qu’une illusion  , c’est très souvent le cas lorsque vous cherchez à diriger dans vos relations, en exigeant ou en manipulant certaines attitudes ou comportements chez l’autre.

Comprenez que lâcher prise signifie surtout que vous reconnaissez ne pas être responsable de tout et de tout le monde. C’est une expérience qui vous libère, si vous vous autorisez à la vivre. Pour vous aider, examinez les raisons pour lesquelles vous ressentez le besoin d’être aux commandes. Cela peut-être lié à votre passé, si l’on vous a laissé très jeune trop de responsabilités.

Prenez également le temps de noter dans un journal ce que vous ressentez, les pensées et les croyances qui vous empêchent de lâcher prise. Soyez complètement honnête avec vous-même et écrivez ce qui vous vient. Sachez que même si vous ne pouvez pas contrôler une situation, vous pouvez quand même contrôler votre manière d’y réagir.

Repensez aux attentes que vous avez vis-à-vis de vous même, des autres, du monde en général. Si vos attentes sont très élevées, il est temps de les ramener sur terre au risque d’être souvent déçu(e.) Si vous n’êtes pas certain(e) de savoir si vos attentes sont irréalistes ou non, demandez à quelqu’un de confiance son point de vue sur la question.

Par exemple, vous pouvez espérer que votre nounou gère vos enfants de la même manière que vous, pourtant c’est assez irréaliste puisqu’elle ne pourra jamais vous remplacer parfaitement. (Et est-ce souhaitable ?). Vérifiez donc auprès des autres si vos attentes doivent être ajustées ou non.

Imaginez le pire scénario. Lorsque vous commencez à stresser vis-à-vis d’une situation ou d’un événement, prenez du recul en vous demandant quel est le pire résultat qui pourrait se produire, et si vous pourriez le supporter. Vous réaliserez probablement que le monde ne s’écroulera pas, même si vous ne contrôlez pas ce qui pourrait arriver.

Par exemple, vous pourriez être inquiet d’être perdu dans votre nouvel emploi, le pire scénario serait de faire une erreur ou d’être obligé de demander de l’aide, ce qui dans les deux cas n’est pas une catastrophe.

Maintenant prenez du recul et imaginez si dans deux, trois, ou cinq ans cette situation aura encore de l’importance. Imaginez les futures opportunités qui vous attendent, et comment elles pourraient jaillir dans votre vie.

Repensez aussi aux choses qui vous ont déçu par le passé, comment avez-vous réussi à tourner la page ? Tout cela vous aidera à garder une vision d’ensemble et ne plus vous débattre dans toutes les situations qui échappent à votre contrôle.

Utilisez des affirmations que vous répéterez chaque fois qu’une situation où vous avez du mal à lâcher prise apparaîtra. Par exemple : “Je lâche prise et cela me libère” ou bien “J’ai décidé de lâcher prise et tout va bien”. Vous pouvez les écrire sur des post-it et les accrocher un peu partout, ou bien vous programmer des alarmes régulièrement sur votre téléphone avec ces phrases.

Vous pouvez également couper le lien avec cette chose ou personne dont vous aimeriez lâcher prise, à l’aide d’un rituel. Cela peut être  les bonhommes allumettes ou bien une cérémonie particulière.

Par exemple, en notant sur un papier toutes vos pensées et émotions liées à cette personne ou choses, puis en déchirant ou en brûlant le papier. Vous pouvez aussi vous débarrasser de certains objets qui vous rappellent cette mauvaise expérience passée.

Vos pensées ne définissent pas ce que vous valez et vous n’êtes pas la somme de vos expériences passées. Ce n’est pas parce que quelque chose n’a pas fonctionné que vous êtes un(e) “incapable” ou que vous n’aurez jamais ce vous voudrez dans la vie. L’important est de ne pas laisser toute la place à vos pensées.

Prenez l’habitude de vous recentrer sur le moment présent. Vous n’avez pas besoin de juger de ce qui s’est passé, ou de vous inquiéter de ce qui se passera à l’avenir. Lorsque vous acceptez le moment présent sans attente ni jugement, vous remarquerez à quel point il est bénéfique de ne pas avoir à tout contrôler.

Si vous remarquez que vos pensées deviennent négatives ou que vous vous attachez trop à quelque chose, demandez-vous : “Qu’est-ce que je ressens en ce moment ?”. Observez vos pensées, émotions et sensations corporelles. Observez-les sans y réagir ni interagir avec. Après une minute ou deux, concentrez-vous sur votre respiration.

Remarquez cette sensation de l’air qui entre dans vos poumons et qui en ressort. Continuez à respirer en laissant les émotions et les pensées arriver sans vous y attarder, laissez la respiration vous guider. Cet exercice peut être difficile (ou frustrant) à faire au début, c’est normal, plus vous le pratiquerez et plus cela deviendra simple pour vous.

Vous pouvez également regarder une image apaisante quelques instants, ou bien suivre un décompte de 100 jusqu’à 0 en descendant de 7 en 7. Ou encore choisir une couleur au hasard et chercher tous les objets de la pièce de la même couleur. Tout cela vous aidera à vous libérer de vos pensées parasites et à vous recentrer sur le moment présent.

Lorsque vous vivez cet état de pleine conscience, vous êtes capable de reconnaître vos envies de contrôle en sachant d’où elles proviennent, et de pouvoir les ignorer. La méditation vous aidera également à être plus conscient(e) au quotidien.

Visez le progrès, pas la perfection. Oubliez l’idée d’atteindre la perfection lorsque vous cherchez à avancer dans vos objectifs ou à construire une nouvelle habitude. À la place, faites en sorte de faire des progrès régulièrement. Continuez à vous améliorer progressivement, soyez patient(e) avec vous-même, ce n’est pas grave de faire des erreurs.

Cela fonctionne aussi si vous travaillez avec d’autres personnes. Parfois nous sommes frustrés des défauts d’autrui, mais il serait plus intéressant de se concentrer sur ce qu’ils pourraient améliorer, plutôt qu’à faire le compte de leurs erreurs. Appréciez les efforts des autres. Lorsque vous êtes reconnaissant(e) pour ce que les autres font, vous êtes moins porté(e) à les critiquer ou à les contrôler. Ignorez leurs erreurs dès que vous le pouvez, et concentrez-vous sur leurs bonnes idées, leurs efforts et leurs qualités.

N’oubliez pas bien sûr de vous féliciter également. Prenez un petit temps dans la journée ou dans la semaine pour lister les bonnes décisions que vous avez prises, et les petites réussites que vous avez accomplies.

Priorisez. Ne vous dissipez pas en essayant de tout faire parfaitement. Décidez plutôt des tâches sur lesquelles vous avez réellement besoin de garder un contrôle, et de celles qui ne demandent pas d’y allouer autant d’efforts. Utilisez votre énergie dans les  taches importantes d’abord, et ne vous inquiétez pas pour le reste.

Par exemple, vous avez besoin d’aide avec les tâches ménagères parce que vous avez un travail important à rendre sous peu. Vous aurez alors à prioriser votre travail et assouplir votre idéal d’une maison “propre”. Ou bien, vous devriez accepter de laisser quelqu’un d’autre faire le ménage, même si ses efforts seront différents des vôtres.

Comprenez que lâcher prise signifie aussi accepter le changement. Si vous êtes obsédé(e) par l’idée d’un résultat spécifique, il devient très difficile de lâcher prise. Souvent en nous accrochant à notre vision idéale des choses, nous passons à côté de plein d’occasions bénéfiques pour nous.

Oui, cette personne ne vous a pas rappelé, votre emploi idéal vous a filé sous le nez, cette opportunité s’est évaporée, mais vous oubliez qu’il n’y a pas qu’une seule personne sur terre, que d’autres emplois existent et que les opportunités vont et viennent.

Fréquemment nous nous enfermons dans un monde où toutes les ressources (personnes, emplois, opportunités) seraient rares et temporaires. Ce n’est pas le cas dans la réalité. Nous vivons dans un monde d’abondance, dans lequel il y a suffisamment de place pour répondre aux besoins de tout le monde.

Cela implique quelque chose d’important : vous devez vous concentrer sur vos besoins plutôt que vos désirs et idéaux. Il est facile de se mettre en colère lorsque la situation ne se passe pas comme prévue, mais un désaccord ou un imprévu ne sont pas la fin du monde.

Peut-être que vous attendiez d’une personne qu’elle s’excuse, et que pour vous c’est la seule manière de tourner la page, pourtant ce n’est pas nécessaire. Vous pouvez également décider de laisser tomber cette relation et de passer à autre chose, aussi frustrant que cela puisse être. Vous obtiendrez ce dont vous avez besoin : la paix. Apprendre à pardonner peut aussi vous y aider.

Devenez plus flexible. Acceptez que parfois les choses ne se passent pas comme prévu, peu importe à quel point vous vous y préparez. Lorsque quelque chose ne va pas, prenez une profonde respiration, puis faites de votre mieux pour gérer la situation, et passez à autre chose. Tentez de trouver des points positifs à cette situation imprévue.

Ayez confiance. Soyez plus ouvert(e) à la bienveillance des autres, du monde et en vous-même. Renforcez votre confiance dans votre capacité à gérer l’inconnu. Comprenez que la plupart des situations finiront par s’arranger, même si elles se déroulent pas de la manière dont vous l’attendiez.

Commencez à accorder aux gens le bénéfice du doute. Ouvrez votre cœur en leur donnant la possibilité de vous faire plaisir, plutôt que d’être dans la perspective qu’ils vous décevront forcément. Ne restez pas isolé(e) et partagez avec les autres ce qui vous pèse de temps à autre. Même si vous ne connaissez personne pour vous soutenir, vous pouvez en parler à des personnes que vous ne connaissez pas (des groupes en ligne par exemple).

Apprenez à être plus spontané(e). Prenez plaisir à voir où chaque jour vous mène. Permettez-vous de dévier de votre routine de temps à autre. Essayez différentes choses, dites oui à de nouvelles opportunités et lancez-vous des défis lorsque vous en avez l’occasion.

Vous pouvez accorder plus de place à la spontanéité en prévoyant… De ne pas planifier. Faites une promenade sans destination en tête ou libérez-vous un après-midi de temps en temps pour faire ce que vous voulez. Le perfectionnisme peut prendre tout votre temps. En apprenant à être plus spontané(e), vous pourrez vous réapproprier votre temps.

Laissez les autres prendre le relai. Si la tâche à accomplir n’est pas d’une importance capitale, demandez à quelqu’un d’autre de le faire. Déléguer peut être effrayant si vous avez l’habitude de tout faire par vous-même, mais une fois que vous remarquerez que les autres sont aussi capables d’accomplir leurs tâches correctement vous vous sentirez moins contraint(e) de vous occuper de tout par vous-même.

Par exemple, vous pourriez demander à vos enfants d’accomplir certaines tâches ménagères, ou de déléguer à un collègue une part du projet à réaliser. Lorsque vous donnez une tâche à quelqu’un, ne succombez pas à l’envie de micro-manager la manière de faire son travail. Laissez lui l’opportunité de faire les choses à sa manière, même si la méthode employée est différente de la vôtre. Rappelez-vous de remercier chaque personne pour ses efforts.

Même si le travail n’est pas fait de la façon dont vous l’auriez imaginé, complimentez cette personne pour ce qu’elle a fait de bien et évitez de la critiquer. Faites preuve de compassion en vous mettant à la place des autres, imaginez qu’on vous dise ce que vous vous apprêtez à leur dire. Si vos anciennes habitudes remontent, occupez votre esprit avec une autre tâche, fermez vos yeux quelques minutes ou détournez-vous de la situation.

Inventée par l’auteur américain Hale Dwoskin, la méthode Sedona est un outil puissant pour lâcher prise. Elle est basée sur le principe que nous nous identifions à tort à nos ressentis ou à nos croyances limitantes.

Ainsi nous disons “je suis énervé”, “je suis nul” au lieu de “je me sens en colère”, “j’ai fait une erreur” et c’est précisément ce qui nous empêche de nous libérer de nos émotions, de nos limites. Elle est conçue en 5 étapes :

  1. Repensez mentalement à une situation où vous n’arrivez pas à lâcher prise et laissez l’émotion s’installer en vous. Il n’y a rien à faire ni à penser, seulement à laisser cette émotion se diffuser en vous.
  2. Choisissez la question qui résonne le plus en vous parmi ces 3 questions : Puis-je laisser cette émotion partir ? Puis-je permettre à cette émotion d’être présente ? Puis-je accueillir cette émotion ? Vous pouvez répondre par “oui” ou “non”, cela n’a pas d’importance pour la suite. Ne cherchez pas à analyser ou juger votre choix.
  3. Posez-vous la question : Est-ce que je voudrais la laisser s’en aller ? Si la réponse est “non”, demandez-vous : Est-ce que je préfère garder cette émotion, ou est-ce que je préfère en être libéré ? Même si la réponse est encore “non”, allez à l’étape 4.
  4. Demandez-vous : Quand voudrais-je lâcher prise ? C’est une invitation à lâcher prise dès maintenant. C’est un choix que vous pouvez faire n’importe quand.
  5. Répétez les 4 étapes précédentes autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que vous soyez libéré(e) de cette émotion particulière.

Vous remarquerez qu’au début les résultats seront peut-être subtils, mais si vous persévérez alors vous réussirez rapidement à vous détacher de ces émotions qui vous limitent.

Pour finir, vous devez savoir qu’il n’est pas possible de lâcher prise sur tout et d’un seul coup. Le lâcher prise est tout un apprentissage, commencez déjà par une ou deux petites situations où vous n’arrivez pas à relâcher votre contrôle, puis progressez à partir de là.

Intégrez le fait que nous n’avons réellement de contrôle que sur nous-même et nos actions, pas sur celles des autres. Croire le contraire est une perte de temps et d’énergie. Vous n’avez pas besoin de tout faire pour les autres pour qu’ils vous apprécient, ni de vous placer en victime Vous avez quelque chose de plus précieux que toutes ces choses auxquelles vous vous attachez aujourd’hui : vous-même.

 


Articles similaires

Derniers articles

Anxieté sociale , comprendre

04 Août 2022

 
Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?L’anxiété sociale,  encore appelée “Phobie Sociale” est un puissant sentiment d’anxiété accompagné d’une trop grande conscience de soi, durant les situations soci...

L'EMDR : au secours des peurs

23 Juil 2022

EcL'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une méthode qui permet de stimuler le cerveau pour aider à mieux gérer ses émotions, en particulier les frayeurs liées au passé.
Acronym...

Peur de décevoir : oser changer

23 Juil 2022

 
Dépasser la peur de décevoir est une condition  pour atteindre vos objectifs et vivre la vie dont vous rêvez. Cette peur de ne pas être à la hauteur, qu’elle soit ponctuelle chez certains ou omni...

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo

Connexion

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins d'analyse d'audience, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.